BOURGES (18) – Chemin de Vouzay

Les fouilles archéologiques menées sur le site de Bourges (18)  –  Chemin de Vouzay ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité d’Alexis Guerraud dans le cadre du projet de construction d’une maison individuelle. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges datés de la Protohistoire, l’Antiquité.

Le site du Chemin de Vouzay se trouve à l’ouest de l’agglomération de Bourges en pied de versant sur la rive gauche de l’Yèvre. Cet affluent du Cher entaille le plateau de la Champagne berrichonne en suivant une orientation est – ouest et constitue un élément majeur du paysage. Le canal de Berry, distant d’environ 160 m, s’écoule entre la zone de fouille et le bief du moulin Bâtard situé sur l’Yèvre. 

Une occupation de l’âge du Bronze et/ou du premier âge du Fer

Cette opération a permis d’identifier des fosses d’extraction polylobées situées en partie occidentale. Celles-ci dessinent en plan une forme irrégulière et parfois complexe (Fig. 1), comprenant plusieurs cuvettes, plus ou moins profondes (de 10 à 50 cm de profondeur). Ces creusements résultent d’actions de prélèvements de calcaire issu du sol naturel. Plusieurs petites plaques calcaires situées en fond de structure permettent d’avancer l’hypothèse qu’un tri des matériaux a été effectué sur place. Ces dispositifs correspondraient ainsi à la trace d’anciennes carrières de matériaux. De rares tessons de céramique, retrouvés dans le comblement de ces structures, peuvent dater de l’âge du Bronze final (-1350 à -800 av. notre ère), voire du premier âge du Fer (-800 à – 450 av. notre ère).

Fig. 1 : Vue zénithale des fosses d’extraction en cours de fouille. Crédit : Éveha, 2024.

Parmi les creusements mis au jour, un silo piriforme (en forme de poire) a également été découvert dans la partie occidentale du site (Fig. 2). Celui-ci présente des ouvertures évasées avec des parois en sape et un fond plat. Le contexte archéologique et les quelques éléments de mobilier découverts rappellent les silos datés des Hallstatt D (-650 à -450 av. notre ère) et de La Tène Ancienne (-450 à -300 av. notre ère). 

Fig. 2 : Coupe du silo piriforme. Crédit : Éveha, 2024.

Un parcellaire, une activité d’extraction et une zone d’occupation antiques 

De nombreux fossés linéaires ont été mis au jour au sud de l’emprise de fouille, dont la majorité est orientée est – ouest. Ces fossés respectent les axes jusqu’alors observés sur les autres opérations avoisinantes et s’inscrivent dans la même dynamique de répartition des espaces, probablement dans le terroir dépendant directement de la villa du domaine de Vouzay, dont la fouille archéologique a été réalisée en 2013. Les sondages effectués dans le fossé (Fig. 3), situé le plus au nord, ont permis de présenter un creusement à parois majoritairement obliques à fond en cuvette, voire légèrement plat. Traversant tout le site d’est en ouest, celui-ci pourrait correspondre à un fossé d’enclos parcellaire daté de l’époque Augustéenne (-27 av à 14 de notre ère).

Fig. 3 : Coupe du fossé d’enclos. Crédit : Éveha, 2024.

Des sondages mécaniques ont permis de montrer que la grande anomalie située en partie méridionale du site (Fig. 4 et 5) correspond en réalité à une succession de fosses, probablement liées à l’extraction de calcaire. Contrairement aux structures de même nature, situées plus au nord, celles-ci ont livré plusieurs tessons de céramique datés du Haut-Empire (-27 à 285 de notre ère).

Fig. 4 : Plan masse su site. Crédit : Éveha, 2024.

Au nord de l’emprise, un ensemble de trous de poteau et de fosses sub-circulaires a été repéré (Fig. 4 et 5). Aucun plan de bâtiment ne peut être restitué dans ce secteur. Cependant, l’occupation semble se développer en dehors de l’emprise de fouille, notamment vers l’ouest ou plus au nord. Seules des investigations supplémentaires permettraient de préciser les observations effectuées sur le site.

Fig. 5 : Vue aérienne de la fouille après décapage. Crédit : Cine@drone, 2024.

L’objectif principal de cette opération est d’enrichir nos connaissances sur l’organisation et la fonction des occupations du premier âge du Fer et de la période gallo-romaine. Les études des mobiliers ainsi que les données collectées sur le terrain se poursuivent actuellement en phase de post-fouille et permettront de préciser les datations et les connaissances de ces occupations.