LA PLAINE-SUR-MER (44) – 1 rue des Filets

L’opération archéologique menée sur le site du 1 rue des Filets à La Plaine-sur-Mer (44) a été réalisée par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Yannick Prouin du 2 mai au 2 juin 2023. Elle intervient dans le cadre du projet d’agrandissement d’un supermarché par la SCI des Grondins. À la suite d’un diagnostic de 8000 m², le Service Régional d’Archéologie des Pays-de-la-Loire a prescrit une fouille archéologique sur la totalité de la surface diagnostiquée. Les investigations archéologiques ont ainsi permis de documenter des occupations très arasées du premier âge du Fer, de l’Antiquité et des périodes moderne et contemporaine.



Fig. 1 : Plan masse du site de La Plaine-sur-Mer « 1 rue des Filets ». Crédit : Éveha, 2023.

Une occupation du premier âge du Fer

L’occupation rurale du premier âge du Fer est représentée par deux groupes de fosses. Ces structures aux parois circulaires, de 0,85 m de diamètre et de 0,25 m de profondeur, étaient tapissées d’une couche d’argile crue compacte de 6 cm d’épaisseur (fig. 2). Leur comblement a livré du mobilier céramique datant et des objets liés à l’activité salicole (augets, piliers à sel, etc.). Ces structures sont actuellement considérées comme des bacs destinés au stockage et à la décantation de la saumure. Une série de prélèvements de sédiment a été réalisée en vue d’une analyse chimique, afin de préciser la fonction de ces fosses et de récolter la totalité du mobilier. Si l’activité salicole est bien connue sur le littoral ligérien pour le second âge du Fer, ces données sur les occupations plus anciennes sont nettement moins fréquentes. La fouille de ce site offre donc l’opportunité de documenter l’évolution des techniques dans le temps. Notons enfin qu’un bâtiment sur douze poteaux plantés (5,2 m x 3,6 m) participait vraisemblablement à cette petite occupation rurale protohistorique (fig. 3).

Fig. 2 : Vue en coupe d’une fosse de décantation de sel. Crédit : Éveha, 2023.
Fig. 3 : Vue zénithale du bâtiment sur douze poteaux plantés. Crédit : Éveha, 2023.

L’occupation antique

Pour la période antique, un réseau fossoyé constitué de deux fossés principaux orientés nord-ouest – sud-est a été mis au jour. Ces derniers se poursuivent hors de l’emprise de fouille, suggérant ainsi l’occupation antique qui devait se développer principalement au nord et à l’est.

Du mobilier céramique (tegula) et métallique (scories) a été récolté au sein de ces structures. À noter qu’à l’est, un des fossé sondé a livré un important rejet de coquillages constitué de patelles, de moules, de pourpres et d’autres mollusques (fig. 4).

Ce secteur a également livré quelques fosses et une concentration de trous de poteau dont certains sont dotés d’un système de calage, permettant d’envisager l’existence d’un bâtiment dont le plan reste encore à définir.

Fig. 4 : Vue du rejet de coquillages dans le comblement d’un fossé. Crédit : Éveha, 2023.

L’occupation moderne et contemporaine

Les périodes récentes sont quant à elles représentées par une probable fosse d’extraction qui a livré du mobilier daté du XVIIIe-XIXe s. ainsi que par un chemin orienté est-ouest, doté de fossés bordiers et qui apparaît sur le cadastre napoléonien. Enfin, l’extrême ouest de l’emprise de fouille présente une pente assez marquée vers l’ouest expliquant que ce secteur n’a été que très peu voire pas du tout occupé ; les populations anciennes préférant s’installer au sommet d’un petit relief.

Les études se poursuivent désormais en laboratoire, où l’analyse combinée des données de terrain, du mobilier et des prélèvements nous permettra d’affiner notre compréhension de ce site.