CORZE (49) – ZAC du Moulin à Vent

Les fouilles menées au niveau de la future ZAC du Moulin à Vent à Corzé (49) durant l’été 2023 ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Mikaël Le Maire. Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement d’Alter Anjou Loir Territoire. Les investigations archéologiques, menées sur une surface de 4300 m², ont révélé des monuments protohistoriques et une structuration du paysage vraisemblablement depuis l’époque médiévale à minima (Fig 1).

Fig. 1 : Plan du site et proposition de phasage en sortie de terrain. Crédit : Eveha 2023.

Cinq enclos circulaires

L’objectif principal de la fouille était de caractériser l’occupation protohistorique. Celle-ci est matérialisée par cinq enclos circulaires mesurant de 4 à 11 m de diamètre, avec des fossés faisant entre 0,40 et plus de 1 m de largeur, pour 0,20 à 0,60 m de profondeur conservée (Fig 2). Deux des enclos présentaient un fossé continu. Pour les autres, les occupations antérieures viennent perturber les constatations.

Fig. 2 : Enclos circulaire en cours de décapage. Crédit : Eveha 2023.

Si la nature funéraire – fonction généralement avancée dans la littérature pour ces monuments – n’a pas été attestée directement, nous pouvons nous interroger sur la présence d’une sépulture à inhumation à proximité immédiate du fossé circulaire, situé le plus à l’ouest. Cette dernière n’a pour l’instant pas été datée, mais pourrait être largement postérieure (Fig 3).

Fig. 3 : Inhumation en cours de fouille. Crédit : Eveha 2023.

Ces monuments protohistoriques ont dû marquer le paysage sur le long terme, puisqu’un cheminement nord-sud révélé par un imposant tracé sombre semble faire une inflexion au niveau du plus grand enclos circulaire (Fig 4).

Fig. 4 : Inflexion du cheminement nord-sud au niveau de l’enclos circulaire. Crédit : Eveha 2023.

Un cheminement nord-sud

Si son dernier état de fonctionnement date des années 1970 avant destruction par le remembrement, l’ancienneté du cheminement est mise en évidence par de nombreux fossés parallèles, vestiges de différentes phases de fonctionnement. Représenté sur la carte de l’état major du XIXe s., son tracé se poursuit au nord en traversant la rivière du Loir, gué toujours évoqué localement comme le « passage romain ».

Ce cheminement oriente alors une trame de fossés en lanière possiblement liée à la culture fruitière, un parcellaire contemporain plus ouvert venant par la suite s’appuyer dessus.

Enfin, de nombreux impacts de trous de poteau et un puits (Fig 5) témoignent en outre de l’activité dans ce secteur.

Fig. 5 : Partie supérieure du puits vue en coupe. Crédit : Eveha 2023.

Les études se poursuivent désormais en post-fouille et permettront d’affiner nos connaissances sur les différentes occupations du site.