Les fouilles menées sur le site de Saint-Just-Sauvage (51), « Les Bois Brûlés » ont été réalisées par le bureau d’études Éveha, sous la responsabilité de Floriane Wittmann en juillet-août 2023. Troisième opération menée dans le cadre du projet d’extension de la carrière de granulats porté par la Société des Carrières de l’Est – Établissement Morgagni, elle fait suite aux fouilles réalisées sous la direction de Mathilde Petit en 2021 puis de Jan Veron en 2022. Ces nouvelles investigations archéologiques ont ainsi permis de mettre au jour, sur deux zones distantes d’une centaine de mètres et pour une superficie totale de 1,3 ha, des vestiges datant de la Pré- et de la Protohistoire.
Une occupation mésolithique
Parmi les 38 fosses observées sur l’emprise de fouille, quatorze présentent un comblement induré gris clair caractéristique des fosses attribuées au Mésolithique (-9500 à -5600 av. J.-C.) dans le contexte régional. Particulièrement bien conservées, sept d’entre elles présentent un téton dont deux, présentant des traces de bois, ont été prélevés en vue d’analyse ultérieures.
Une occupation de la Protohistoire
Une fosse polylobée de faible profondeur a pu être perçue dans l’angle sud-est de la zone 1 ainsi qu’une fosse à profil « en W » au centre de la zone 2.
Vingt-trois trous de poteau ont été identifiés dans cette même zone. Majoritairement très bien conservés, aucune organisation n’a pu être identifiée à ce jour.
Un enclos fossoyé circulaire d’environ 21 m de diamètre extérieur présentant une ouverture à l’est a été mis au jour. Au vu de la conservation du fossé, dont la largeur avoisine les 2,5 m, des sondages en quinconce ont été réalisés afin d’observer les coupes transversales et longitudinales et pouvoir mettre au jour d’éventuels aménagements. Ce fossé présente une profondeur minimum d’1,30 m et un comblement homogène sur toute sa longueur. De nombreux prélèvements de sédiment ont été réalisés dans le fossé afin d’extraire du matériel pouvant servir à sa datation, mais aussi dans le substrat, au niveau de l’entrée, afin de mettre en évidence d’éventuelles traces de piétinements.
Des observations paléo-environnementales
Trois grandes tranchées, présentant une lecture de coupe moyenne de 11 m linéaire, ont été réalisées afin de percevoir d’éventuelles occupations anté-holocène et de mieux appréhender le contexte paléo-environnemental du site. Ces tranchées n’ont pas livré d’occupations préhistoriques mais elles ont permis la lecture de la mise en place des sables alluviaux sous forme de dépôts continus jusqu’à une profondeur de 3 m.
Au vu de l’indigence de mobilier archéologique recueilli sur l’ensemble du site, de nombreux prélèvements de sédiment ont été réalisés dans ces structures afin de pouvoir faire des études complémentaires et aider à mieux dater ces vestiges.
Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront peut-être de rattacher les vestiges fouillés ici aux occupations funéraires et domestiques déjà mises au jour lors des phases précédentes.