Les fouilles menées sur la commune de Cintegabelle, à environ 35 km au sud de Toulouse (Occitanie), au lieu-dit « Califour et Rego Loungo », ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité d’Alexis Corrochano. Elles interviennent dans le cadre du projet de construction du futur collège de la commune, porté par le Conseil départemental de la Haute-Garonne. Pendant six mois, une équipe d’Éveha a ainsi découvert, fouillé et enregistré plus de 650 vestiges archéologiques sur une surface de 1,3 ha, à quelques centaines de mètres de l’Ariège, au sud-ouest du centre villageois de Cintegabelle.
La majeure partie des vestiges correspond des sépultures à inhumation et à des fosses de type silo-dépotoir, ces deux domaines constituaient d’ailleurs les objectifs principaux de la prescription archéologique établie par le Service régional de l’archéologie d’Occitanie (DRAC/SRA).
D’autres vestiges ont également été découverts. Ils permettent, à l’issue de l’opération sur le terrain, de proposer un premier phasage des occupations du site. Celles-ci se répartissent pour le moment en trois étapes principales.
L’occupation antique
À la fin de l’Antiquité, le secteur appartient probablement à un domaine rural de type villa : un établissement gallo-romain ayant été reconnu dans les années 1960-1970 à quelques centaines de mètres au nord-ouest seulement, au lieu-dit « Ville ». Sur le site, les vestiges de cette période sont peu nombreux mais très éloquents. Un trésor monétaire déposé dans une amphore a été découvert dans un état d’arasement très avancé : 200 monnaies ont cependant pu être découvertes, une première estimation (à confirmer par l’étude à suivre) permet d’envisager au plus tôt le milieu du IIIe siècle pour la période d’enfouissement du dépôt. La découverte d’un bâtiment de plan carré, construit en terre cuites architecturales et galets maçonnés, constitue un autre point fort de la fouille : il s’agit d’un mausolée de la fin de l’Antiquité doté d’un hypogée. Cet espace souterrain, destiné à abriter la sépulture ou les restes d’une famille de riches propriétaires (probablement ceux de la villa), n’a pas livré de mobilier. Il avait été entièrement vidé puis comblé par de puissants apports sédimentaires sur toute sa hauteur conservée. Il était voûté, entièrement enduit et son sol était aménagé en mortier de tuileau. Une porte souterraine entièrement dégagée dans le mur sud, devait permettre d’y accéder en donnant directement sur un élément mis en valeur contre le mur opposé. À cet endroit, deux pilettes espacées d’environ 1,50 m devaient supporter à l’origine une table ou un sarcophage.
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